Bonjour Nurith, voici comme promis le petit mot :

voici Nurith: Bonjour Nurith ,

Un petit mot juste après avoir vu ton film, une première fois. J’espère pouvoir y retourner au moins une seconde fois, dans un premier temps c’est toujours pour moi , l’émotion qui prime. Mais comme je te le proposais, je vais essayer de formuler ce qui m’a touchée.
Tu t’intéresses à la langue, je m’intéresse analytiquement parlant à ce qui permet à un sujet d’advenir et de pouvoir dire « je » que cela soit parlé ou parlé en langue des signes.
Cet intérêt, sans doute parce que la pratique de l’art de la danse et la fonction psychique qu’elle a eu pour moi fonction que j’ai pu découvrir dans ma première analyse, fait que je suis très attentive aux articulations » corps /langage.
D’ailleurs, en rentrant, j’ai envoyé un courriel aux membres du groupe de recherche que j’anime « l’art de la danse et le malaise dans la culture », en les invitant à aller voir ton film. Je pense que lorsqu’il sortira en DVD nous le regarderons ensemble et le « travaillerons ».
Ainsi, cela ne t’étonnera pas de lire les deux points que, pour l’instant, dans ton film j’ai retenus :
1- La relation entre les parents sourds et leurs enfants, la scène avec la petite fille qui a signé à 10 mois. Il faut que je revois cette scène mais, il m’a semblé que la petite fille a appris la langue des signes comme un enfant qui n’est pas sourd apprend à parler, mais elle ses parents sont sourds et parlent la langue des signes c’est par amour par identification aux parents elle signe à 10 mois pour dire lait, vraiment c’est et très beau et il est très ,très intéressant de s’y arrêter je pense. En plus dans le cas de la langue des signes ce qui est « sur le devant de la scène » est l’articulation corps langage. Présente également mais plus invisible dans la langue parlée oralement qd on n’est pas sourd.
2- A ce propos la question soulevée par ton invité me paraît très très juste et très à travailler à plein de niveaux :
Il a souligné « l’intime » et pas intime .Effectivement ,c’est quelque chose que ton film fait très bien percevoir : les bruits de bouche, les bruits de chaque personne qui signe tout leur corps engagé dans leur parole. Et pourtant jamais,nous n’avons l’impression que nous sommes devant le réel du corps.
Peut -être pouvons -nous dire que la langue des signes révèle l l’ancrage dans la sensorialité de la possibilité, pour un sujet, de parler et de dire « je » que cela soit dans la langue des signes ou que ce soit dans la langue parlée oralement. Posant que la question psychique advenir comme sujet pour tout petit d’humain, elle est que l’on soit sourd ou pas.
Je me souviens d’un film, certes c’était un film mais l’actrice principale était sourde, elle jouait une jeune femme qui avait toujours refusé d’apprendre à parler oralement. Il y a une scène où elle dit à son professeur comment elle entend le bruit de la mer : de tout son corps engagé, est sa manière de « dire » cela est beau et sensuel.
Et pour en dire quelques mots : Le lien avec la danse .
Mon hypothèse est que cet art, dans ce qu’il nécessite de travail du corps à la barre puis interpréter et enfin sur la scène devant les spectateur, danser : cet art est métaphore des processus psychiques à l’œuvre qui font que le petit d’être humain accède à la possibilité de parler à dire « je » que la langue soit celle des signes ou la langue orale de ceux qui ne sont pas sourds. Il s’agit d’apprendre à parler dans le lien à ses parents.
D’ailleurs, c’est très intéressant (il faudrait que je revois et y réfléchisse encore) le jeune homme traducteur , lui qui entendait et qui aimait tant sa grand mère : Il dit : » je les écoutais » , il ne parle pas de voir, Il parlait de les écouter parler leur langue, la langue des signes. Cela me fait penser aussi à l’ancrage dans la sensorialité , l’amour de sa grand -mère et son identification à elle.
Mais, ce ne sont qu’associations sur le moment idées à suivre ,à revoir, à repenser ,pour moi !

Voici Nurith, ce que je peux en dire aujourd ‘hui.
Amicalement
Nicole